Nautisme
Pen Duick retrouve l'éclat voulu par Eric Tabarly
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« Ce bateau a une âme », résume, émue et très concentrée Jacqueline Tabarly, la veuve du grand marin Eric et propriétaire de ce cotre franc aurique de légende avec sa fille, Marie.
Une coque refaite à neuf
A ses côtés à Brest ce 16 mai, elle a découvert le résultat époustouflant de 18 mois de chantier mené tambours battants par les menuisiers du Chantier du Guip. Engagé par l’association Pen Duick, Arnaud Pennarun a quant à lui mobilisé ses équipes de Lorient spécialisées en nouveaux matériaux composites, et de Pont L’Abbé pour les résines. « Ayant navigué avec Eric et connaissant bien les Pen Duick, ce chantier m’a paru une évidence, témoigne-t-il, un brin éprouvé par cette fin de chantier mais visiblement content du résultat. Mais c’est devenu compliqué quand on a constaté les dégâts de la coque. Avec Yann Mauffret, nous avons mis deux ans pour réfléchir à ce chantier sur la coque. »
Le patron des Chantiers du Guip (Brest et Ile aux moines) commente : « il a fallu réaliser un gros travail de reprise de la forme car le bateau était très straté. Nous lui avons redonné toutes ses lignes avec une forte exigence. Il est reparti pour 50 ans ! » Les matériaux modernes respectent l'esprit du navire, classé aux Monuments historiques en 2016, dans sa version déjà revue par Eric Tabarly. Le frêne tapisse l'intérieur, le pin d’Oregon apporte sa robustesse au pont et l'acajou donne toute sa chaleur au roof.
Mise à l'eau semaine du 20-24 mai à Lorient
Pour le président de l’association Pen Duick, Jean-Pierre Coutele, « le génie visionnaire d’Eric Tabarly est respecté ». « Il va de nouveau pouvoir naviguer sur les côtes françaises dès sa mise en eau la semaine prochaine à Lorient. » Et ainsi rejoindre la flotte des quatre autres Pen Duick, toujours aussi célèbres et applaudis à chacune de leurs entrées dans les ports.
Pen Duick, ou mésange à tête noire en breton, est né en Ecosse, en 1898.