Environnement
Le bus électrique dévoilé
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Muni de portes plus larges que les bus actuels, silencieux, aussi nerveux qu'un bus thermique, le bus électrique desservira les zones urbaines de la métropole à compter de septembre 2020. Deux modèles passeront par l’épreuve du test avant un choix définitif : l’un « à charge de dépôt » d’une autonomie de 250 à 300 kilomètres et l’autre à « charge en ligne » qui permettrait d’augmenter leur autonomie de 50 kilomètres. Dans les deux cas, des économies : un « plein » d’électricité, c’est entre un tiers et la moitié d’un plein de gazoil.
Un financement inédit
Le coût ? 550 000 € le modèle fabriqué par Heuliez en Charente maritime. « C’est plus cher à l’achat qu'un bus à moteur thermique, explique Victor Antonio, directeur des mobilités urbaines, mais cela s’amortit rapidement du fait des économies en énergie et en maintenance. En effet, sa conception est plus simple que les moteurs classiques et le freinage, électrique, produit aussi de l'énergie sans s'user. »
Un cercle vertueux donc mais dont l’investissement n’était pas sans risque, comme l’explique François Cuillandre, président de Brest métropole : « Le coût de l’électricité peut fluctuer dans les années à venir. C’est pourquoi nous nous sommes rapprochés de la banque des territoires pour imaginer une solution innovante. »
Inédite, cette solution consiste « en un prêt de 1,7 million d’euros sur dix-sept ans, avec deux ans de mobilisation et quinze de remboursement et un taux d’intérêt qui baissera si le prix de l’électricité augmente. » En plus des deux bus, l’achat des structures de recharges sont incluses. Un partenariat gagnant-gagnant qui s’étendra aux autres communes françaises si elle s’avère concluante.
100 % électrique dans 10 ans
Brest métropole envisage le remplacement d’une centaine de bus en dix ans, en passant à 80 unités, couplées au Bus à haut niveau de service à Lambézellec (bus articulé électrique) et une seconde ligne de tramway. Pour le moment, seuls les trajets urbains sont concernés par l’électrique mais d’autres technologies comme le biogaz sont à l’étude pour les trajets intercommunaux.
« La technologie continuant à évoluer, il est plus prudent d’acheter 5 à 6 nouveaux bus par an et non de changer tout le parc d’un coup. Mais nous allons au-delà de ce que préconise la loi. », précise Yohan Nédelec, vice-président de Brest métropole en charge des transports.
Une première phase de test sera effectuée à la rentrée 2020 par les chauffeurs de Bibus qui seront formés, au même titre que la maintenance, à cette modernisation de leur outil de travail.