La mer à la pointe sur Brest métropole

Où ont coulé la Marie-Cordelière, vaisseau amiral de la duchesse Anne de Bretagne, et le Regent, navire d’Henri VIII d’Angleterre, au cours d’un combat épique le 10 août 1512 ? « Entre la pointe Saint-Mathieu et le goulet de Brest, c’est une des certitudes dont nous disposons aujourd’hui, et c’est sur la trace de ces deux épaves que l’André-Malraux repart jusqu’au 28 juin », explique Michel L’Hour, en charge du département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines du ministère de la culture (Drassm).

Un vrai musée naval

Menée en partenariat avec la région Bretagne, la mission Cordelière 1512 est d’une réelle importance pour la Bretagne et même pour la France. Immense vaisseau, pour l’époque, de 40 mètres de long et de 12 mètres de large, transportant 1 000 hommes à son bord, la Cordelière, « dont on pense qu’elle repose par au moins 50 mètres de fond », s’apparenterait à un vrai musée naval. « Idem pour le Regent, d’ailleurs, appuie encore Michel L’Hour. Ces deux navires permettraient, à eux seuls, d’en savoir plus sur l’histoire navale et de valoriser le patrimoine sous-marin. »

Les mystères du Sud Minou

Cette campagne fait suite à celle qui avait été menée à l’été 2018, et qui avait permis de recueillir des milliers de données électroniques, et de mettre au jour, notamment, l’épave d’un bateau de commerce contemporain de la Cordelière et du Regent, à ce jour baptisé Sud Minou.
Historiens de l’université de Bretagne sud, roboticiens de l’Ensta Bretagne ou experts du Service hydrographique de la Marine et d’Ifremer sont tous sur le pont, aux côtés des équipes du Drassm, « pour une mission assez unique dans le sens où elle fait intervenir tant de spécialistes différents », conclut le directeur du Drassm. Une zone de 27 km², couvrant une autre zone à haute probabilité de 10 km²,  a été identifiée, et sera couverte par l’André-Malraux jusqu’au 28 juin.

Excellence maritime et Unesco

L’excellence maritime brestoise sera également mise à l’honneur du 17 au 19 juin, puisque les Ateliers des Capucins accueilleront une conférence internationale de l’Unesco sur le patrimoine culturel subaquatique.
Un rendez-vous important de la mer, considérée comme le plus grand musée du monde, et qui se tiendra en amont de la "7^e conférence des Etats-Parties à la convention Unesco de 2001", à Paris, les 20 et 21 juin.
« C’est une grande fierté, a commenté François Cuillandre, président de Brest métropole, que d’accueillir à Brest tous ces spécialistes du monde maritime, et une décision qui apparaît somme toute logique que de faire cela ici : débattre d’une telle thématique à Brest, et pas uniquement à Paris, apparaît effectivement presque évident. »