International, Territoire

îles 2019 : un colloque mêlant recherche, culture et témoignages

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Isolées, fragiles, menacées mais aussi imaginatives, vivantes et inspirantes, les îles ne laissent pas indifférent. Un colloque international leur est consacré à Brest, du 14 au 19 octobre, pour faire se croiser les recherches scientifiques, les savoirs empiriques, les attentes des îliens et non îliens.

« Il y a trente ans, les îles étaient des espaces à la marge, qui se dépeuplaient, notamment les îles du Ponant, sur laquelle j’ai fait ma thèse, se souvient le géographe Louis Brigand. Aujourd’hui, il n’est pas rare d’y voir de nouveaux habitants, des naissances, des gens qui y reviennent. » Les îles, tout un art de vivre ? Confrontées à de nombreux défis, elles doivent se réinventer certainement, se protéger tout en sachant accueillir. C’est pourquoi ce colloque îles 2019 fait la part belle à cinq thématiques : habiter, relier, protéger, innover et créer. 

Des îliens qui viennent de loin

Pour illustrer les propos, des habitantes et habitants des îles d’outremer (Haïtiens, Réunionnais, Polynésiens, Miquelonais) et de France viendront expliquer leurs problématiques, enrichissant ainsi les recherches scientifiques des plus pointues portées par l’UBO, le Mucem, Ifremer...
« Nous souhaitons décloisonner les disciplines, c’est pourquoi le colloque est libre, en français et ouvert à tous, mis à part les spectacles du Quartz, avec Angélique Kidjo et Mélissa Laveaux, et au Vauban, où se produira Yann Tiersen. » Ce dernier, Ouessantin d’adoption, parraine le colloque : « Il y a créé un studio et une association, poursuit Louis Brigand. Une marque « Savoir-faire des îles du Ponant » vient de se lancer, autant de témoignages de la pertinence d’une économie sociale et solidaire sur les îles ». 

Un manifeste à l’issu du colloque

A l’issu des ateliers intitulés « Vivre dans les îles » (sur invitation) qui se dérouleront à Ouessant, « nous espérons écrire un manifeste à l’intention des politiques, pour alerter sur sujets qui dépassent le pouvoir des îliens comme la pression foncière ou touristique, ainsi que les effets du changement climatique. » 

Toute une ville tournée vers les îles

Côté culture, les conservateurs du Quai Branly, du Mucem, du musée de l’île de Sein et de l’île d’Arz viendront croiser leurs regards au musée de la Marine sur cette question : « Est-ce que les îles deviennent des îles musées ? » Les auteurs auront leur mot à dire, à la fac des Lettres, tel Hervé Hamon qui publiera au printemps un Dictionnaire amoureux des îles. C'est toute la ville qui se met au diapason de ces territoires si inspirants : la librairie Dialogues y consacre un espace et des rencontres, le Quartz, des concerts, les ateliers des Capucins, une table ronde, l'Eesab, des projections...
« La ville de Brest y a sa place comme plateforme de départ vers les îles, y compris celles des terres australes. Elle a un lien particulier avec les îliens, est aussi composée de Polynésiens et de Comoriens. Des étudiants de l’UBO, qui interviendront dans le colloque, se penchent sur leur devenir. » 
D’une richesse aussi diversifiée que le paysage d’une île, le programme souligne la grande vulnérabilité des îles en 2019, les nombreux défis qui les attendent, ainsi que la volonté d’y préserver un certain art de vivre.

 Iles 2019, du 14 au 19 octobre, inscriptions en ligne et contact : iles2019@univ-brest.fr

Ce colloque #îles2019 est organisé par l'UBO, l'association Les îles du Ponant et la Fondation de France, qui soutient les projets liés à la recherche. « Nous constatons que la moitié de ceux-ci ont des liens avec les îles, en métropole et en outremer », commente Julie Vallat, chargée du programme Littoral et mer. Fondation de France a soutenu une première rencontre sur les îles, en 2016, à Brest et Ouessant.