Santé
En 20 ans, le programme Nidcap a fait ses preuves auprès des bébés prématurés
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Avant le programme Nidcap, né il y a 30 ans aux Etats-Unis, à Harvard, le défi consistait à maintenir en vie les grands prématurés, les bébés nés entre 24 et 29 semaines, soit 6 à 8 % des naissances. Aujourd’hui, « 50% des bébés nés à 24 semaines survivent, et le taux passe à 95% à 29 semaines », précise le professeur Jacques Sizun, chef du service de néonatalogie au CHRU de Brest et acteur majeur du programme en France.
La recherche avançant, les techniques se sophistiquant, la recherche s’est concentrée sur le bébé en tant qu’individu. « Les prématurés présentaient des difficultés de développement en grandissant, au niveau de la motricité ou du langage, des apprentissages, voire du relationnel. Jusqu’à il y a 20 ans, la médecine pensait que des lésions au cerveau pouvaient expliquer ces problèmes. Or, ces troubles apparaissent sans qu'il y ait de lésion. Et si, en fait, l’environnement à la naissance était la source de ces problèmes ? »
Diminuer le stress des bébés
Le professeur Jacques Sizun, le docteur Nathalie Ratynski et la puéricultrice Catherine Mambrini furent des pionniers, rapportant en France non seulement un concept mais une façon totalement radicale de soigner les grands prématurés (Vidéo ci-dessous).
Diminution du stress, de la consommation d’oxygène, allongement de la phase de sommeil figurent parmi les bienfaits de ce programme en permanente évolution. Cette personnalisation des soins, en étroite collaboration avec les parents, a fait ses preuves et a, depuis, essaimé ses bonnes pratiques en France et en Belgique.
Un nouveau programme de recherche à domicile
20 ans plus tard, devenu l’un des deux centres français de formation du personnel hospitalier au programme Nidcap, le CHRU de Brest lance Ibaip, un programme de recherche scientifique en partie financé par la fondation Innoveo. « Nous voulons à présent observer la croissance du bébé une fois au domicile, en coopération étroite avec les parents et en transversalité avec d'autres disciplines basées sur l'intervention précoce », souligne le professeur.
Les formations seront lancées en avril 2019 dans les différents centres. Des professionnels de santé interviendront tous les mois à domicile pour observer avec les parents le comportement de l’enfant et modifier les conditions environnementales. « Il ne suffit pas de dire que cela fonctionne mais il faut en prouver scientifiquement les bénéfices à long terme pour les enfants »
L’exposition se déroule du 19 décembre au 6 février dans le hall du bâtiment 5 de l’Hôpital Morvan à Brest. Elle est accessible aux heures ouvrables de l’établissement. Elle sera ensuite présentée sur le site de la Cavale Blanche.
