Solidarité

Covid-19 : La vigilance est de mise pour les plus fragiles

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La crise sanitaire aura aussi été sociale. Pardu 19 mai, le président de la région Bretagne, Loïg Chesnais-Girard, accompagné du maire de Brest François Cuillandre et de Nathalie Sarrabezolles, présidente du conseil départemental du Finistère, a pu le constater, en venant à la rencontre des salariés et bénévoles du Secours populaire de Brest.

Mardi 19 mai, c'est une délégation officielle qui s'est rendue dans les locaux du Secours populaire du Finistère, à Brest. L'occasion pour Loïg Chesnais-Girard, Nathalie Sarrabezolles et François Cuillandre de prendre le pouls d'un secteur qui a joué, joue et jouera un rôle majeur dans la prise en charge des plus fragiles face à la crise du Covid-19 et ses conséquences sociales. 

Nouveaux bénévoles

Face aux élus, Thierry Cloatre, secrétaire général du Secours populaire du Finistère, n'y va pas par quatre chemins : « Ce sont toujours les plus pauvres qui pâtissent le plus des crises... Alors nous, dès les premières annonces du gouvernement sur le confinement, on a su qu'on ne pouvait pas les abandonner »
Dès les premières heures du confinement, c'est une immense chaîne solidaire qui s'est ainsi mise en place : « Nous avons mobilisé entre 20 et 30 bénévoles, pour prendre les rendez-vous chaque matin, pour le drive de colis alimentaires. Nous avons aussi passé un appel, et nous avons eu entre 150 et 200 nouveaux bénévoles, dont beaucoup de jeunes, qui nous ont rejoints », poursuit le représentant du Secours populaire. 

180 000 repas en deux mois

Une organisation au cordeau, qui a permis, sur les deux mois de confinement, de distribuer environ 180 000 repas sur Brest (300 000 en Finistère), à quelque 8500 personnes. Le tout pour une population que la crise a frappé de plein fouet : « On est sur une réponse d'urgence : pour le frigo vide et les placards vides ». Nombre de familles « qui se débrouillaient jusque-là avec plusieurs petits boulots, de l'intérim... ont plongé du jour au lendemain »

Demande en hausse de 40 %

Pour répondre à cette demande, qui a augmenté de 40 % durant le confinement, le Secours populaire a dû faire avec les moyens du bord, les dons, « mais aussi avec l'aide des collectivités dont la ville, qui nous a vraiment épaulés ». Malgré tout, le confinement puis les règles strictes qui régissent désormais le quotidien font peser un lourd tribut sur les finances de l'association : « Nos ressources viennent à 57 % de nos initiatives de l'année : les braderies, la chasse aux œufs de Pâques... Tout ça, on a fait une croix dessus... On a estimé que, pour entre mars et juin, on perdait 400 000 euros... »

Les collectivités au rendez-vous

Face à cette situation, Loïg Chesnais-Girard a affirmé tout son soutien : « La compétence de la Région, c'est l'économie. Et l'on sait que des entreprises vont encore fermer, et que cela générera encore plus de pauvreté. Nous souhaitons vous accompagner au mieux, notamment grâce à la plate-forme de liaison que nous mettons en place entre les entreprises de l'agro-alimentaire et les associations caritatives. Nous nous battons aussi pour que les aides de l'Europe à vos associations perdurent ». Pour Nathalie Sarrabezolles, présidente du conseil départemental, « il va falloir penser autrement les choses, et trouver de nouveaux moyens pour l'aide alimentaire ». A Brest, « nous avons notamment accordé des chèques alimentaires aux familles les plus modestes, et nous continuerons à le faire », a aussi rappelé François Cuillandre. 

 

Le coup d'après, ce sera celui de la formation de celles et ceux qui auront perdu leur emploi, et devront se remettre sur les rails. « Sur ce coup-là, les Bretons ont un coup d'avance : notre partenariat entre la région, les départements et les métropoles nous permet de faire travailler ensemble les acteurs de l'insertion, de l'accompagnement vers l'emploi et de la formation. Et ça, nous sommes les premiers à le faire de manière volontariste en France. Cela va nous permettre d'être plus performants », a rappelé Loïg Chesnais-Girard.