Santé

Cancer de l'oesophage. Le beau pari de Tamso

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Le CHRU de Brest a été sélectionné pour lancer un essai thérapeutique prometteur dans la prise en charge d’un cancer particulièrement fréquent en Finistère : celui de l’œsophage. Pour sa mise en oeuvre, une campagne de financement participatif est en cours, via le fonds de dotation de CHRU, Innoveo.

Qui aurait cru que Brest pouvait remporter un essai thérapeutique aux retombées mondiales ? Les Brestois eux-mêmes, et plus particulièrement celles et ceux qui sont passés par les affres d’un cancer de l’œsophage, et sont aujourd’hui en rémission, grâce à la prise en charge des équipes du Brestois Jean-Philippe Metgès. 

En toute indépendance

Le médecin n’en est pas à son premier essai en la matière, mais sait aussi que les protocoles jusqu’ici mis en place pour ces cancers peuvent encore progresser. « Et à Brest, nous avons tout pour mener cet essai, en toute indépendance », rappelle-t-il.
Car si le laboratoire à l’origine de la molécule qui va être testée finance le coût des médicaments (pour 1 million de dollars), la clé de sa réussite réside, selon le médecin, dans sa prise en charge par une équipe locale dédiée. Et cela a un coût, estimé à 200 000 euros : « Nous pouvions demander l’aide de l’Europe, mais cela voulait dire attendre trois ans. Nous avons donc choisi de nous adresser aux Bretons, les premiers intéressés ! ». 

Un euro par Breton

Le département du Finistère figure en effet en tête de l’incidence de ces cancers pour toute la France. D’où la campagne de financement participatif actuellement en cours sur Kengo, via le fonds de dotation du CHRU, Innoveo Et le médecin sait qu’il peut parier sur la solidarité locale : « 200 000 euros, c’est un euro par Breton. Ici, on voit déjà des gens qui viennent donner, anonymement. Simplement parce qu’ils ont gagné trois ans d’espérance de vie ». 

Immunothérapie

A la clé ? Le lancement de Tamso qui permettra de tester, avec la molécule TSR 042, un nouveau protocole de prise en charge des cancers de l’œsophage , après les traitements « habituels », et même après une première immunothérapie. De quoi donner un peu plus d’espoir pour les patients touchés. Une fois le financement acté, l’étude inclura 66 patients volontaires, pour une durée de deux ans, et en ambulatoire.

« Rendre les choses possibles »

« A Brest, nous disposons d’un pôle de cancérologie régional, et nous coopérons les uns avec les autres. Nous avons bâti un système qui nous permet de savoir quel essai est en cours dans quel établissement, public ou privé, et d’y orienter le patient qui en aura le plus besoin. On est là pour avancer, et c’est aussi pour ça qu’on a été retenus pour cet essai. Parce qu’on veut rendre les choses possibles ! ».